Je me sentis m'étaler sur le sable et ouvrit très discrètement les yeux. Je compris aussi tôt que je venais d'être délogé du corps douillet sur lequel je m'étais assoupis, mais le regardais tout de même à travers mes cils sans broncher. Je le vis sourire, puis réfléchir. Son expression changeait plus vite que le ciel en Mars ! Mais je ne voulais pas bouger, profiter de faire mon voyeur et de lorgner cet homme au corps parfait.

Je le vis se lever, et partir. Je savais que le suivre n'étais pas chose à faire. Et la scène était si belle, de le voir marcher dans le sable, éclairé par le reflet de la lune sur l'eau dansante près de lui. Il paraissait fantomatique. Lorsqu'il fut à quelques mètres, je me décidais à me relever. Puis, m'habillant, je suivis lentement ses traces dans le sable.

Réfléchissant à nos ardeur précédente, je soupirais, un petit sourire au lèvre. Il était clair qu'il était loin d'être prêt. Je l'avais effrayé, sans doute... Peut-être n'étais-ce pas la bonne solution. Des tas de questions sans réponses. Aurait-il aimé si il m'avait laissé faire, en fin de compte ? Lui ais-je fais peur ? Serait-il capable d'accepter ? Serais-je capable de toujours me retenir ? J'avais peur que l'un de ces jours je ne finisse par craquer.

Je sentais peu à peu que je me rapprochais de lui. L’Hôpital n'était plus bien loin désormais. Et le ciel commençait à devenir peu à peu plus clair. Une ligne rouge apparut peu à peu à l'horizon. Aussi rouge que sa chevelure et que la passion que je nourrissait cette nuit là. Je me penchais près de la mer afin de me mouiller le visage et le corps d'un peu d'eau glacé et salé, évitant de penser à quoi que se soit d'excitant qui aurait pus m’embarrasser au retour au domaine !

Finalement je repris ma marche, l’Hôpital était en vue. "Après tout, rien n'est si grave" pensais-je. "J'attendrais qu'il en meurt d'envie !" Je riais seul de l'absurdité que je venais de penser. Mais au fond, une bien douce absurdité dont j'aurais aimé voir l'oeuvre.

Son odeur était proche désormais, alors que j'entrais dans l’hôpital tout en tapant mes vêtement plein de sable.

Une nouvelle journée de notre vie commençait.